Obligation vaccinale des professionnels de santé : les étudiants en pharmacie motivés

Les étudiants en pharmacie sont en grande majorité (76,8 %) favorables à l’obligation vaccinale des professionnels de santé, selon un sondage* réalisé par l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) publié le 1^er juin.

Population à risque de contagion (pour 91 % des répondants), priorité de santé publique (75 %), donner l’exemple (68,6 %), arme contre les antivax (22,4 %) et moyen de lutte contre l’absentéisme qui désorganise le système de santé (12,8 %)… la position des étudiants rejoint les recommandations récentes de l’Académie nationale de pharmacie.

Les étudiants non favorables ne sont cependant pas réfractaires à la vaccination : ils remettent en question la notion d’obligation (un « abus de pouvoir ») ou considèrent qu’une obligation est inutile puisque les professionnels de santé « doivent être moteurs » de la vaccination. Toutefois, si les académiciens ciblent la grippe, la rougeole, la coqueluche et la varicelle, les étudiants sont plutôt enclins à rendre obligatoire les vaccins contre la rougeole, l’hépatite B et le DTP. La vaccination annuelle contre la grippe n’est donc pas une priorité. Ce qui se confirme en pratique : seul un étudiant sur 4 s’est fait vacciner contre la grippe en 2018. Les « vaccinés » sont essentiellement des étudiants de 5^e et 6^e années, amenés à être en contact avec les patients, vaccinés pour protéger les autres (74,8 % des étudiants interrogés), pour se protéger soi-même (62,7 %), ou pour défendre le principe de la vaccination (36,7 %).

Comment motiver l’adhésion des pharmaciens ? Facilité d’accès, communication sur les intérêts de la vaccination et gratuité (surtout pour les étudiants) sont les arguments principaux. Plus étonnante, « la mise en valeur de la vaccination par le port d’un badge »…

* Sondage réalisé auprès de 1438 étudiants en pharmacie, sur 3 jours, date limite de réponse le 31 mai 2019.