Surdoses d’opioïdes en France : doit-on craindre une «   épidémie   » ?

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Publié le 7 septembre 2019 | modifié le 13 septembre 2025
Par Anne-Hélène Collin
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Le 31 août, à l’occasion de la journée internationale de sensibilisation sur les overdoses, le ministère de la Santé présentait officiellement sa feuille de route pour prévenir et agir face aux surdoses d’opioïdes : 5 objectifs et 18 actions pour réduire le nombre de décès, autour desquels les pharmaciens seront mobilisés (relais des recommandations auprès du public, formation, etc.). Car les décès directement liés aux opioïdes sont en forte augmentation : + 146 % entre 2000 et 2017 (Observatoire français des médicaments antalgiques, 2018). Plus de 400 décès directement liés aux opioïdes ont été notifiés par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies en 2017, principalement avec la méthadone (45 %) et la buprénorphine (8 %). Un peu plus d’une centaine concernait des personnes utilisant des antalgiques opioïdes en dehors d’un contexte de fin de vie ou de douleurs cancéreuses. Mais ces chiffres sont sous-estimés. Et ce n’est pas le seul signal inquiétant. En février, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) s’alarmait de l’augmentation des mésusages, des intoxications et des hospitalisations liés aux opiacés, à mettre en perspective avec l’augmentation des prescriptions d’antalgiques, notamment des opioïdes forts (+ 738 % pour l’oxycodone en 10 ans), pour une prise en charge plus large de la douleur. La situation en France n’est cependant pas comparable avec les Etats-Unis, où les opioïdes sont devenus la principale cause de décès accidentels.

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