Vérification des ordonnances de médicaments chers : ce qui vous attend la semaine prochaine

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Vérification des ordonnances de médicaments chers : ce qui vous attend la semaine prochaine

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Publié le 20 octobre 2022
Par Francois Pouzaud
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La convention nationale pharmaceutique prévoit l’authentification des ordonnances de médicaments onéreux (plus de 300 euros TTC). Mode d’emploi.

En dépit de remarques portant sur quelques points de détail, les syndicats pharmaceutiques ont accepté la procédure simplifiée de vérification des ordonnances prescrivant des produits de plus de 300 euros TTC proposée par la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam). Ni chronophage, ni usine à gaz, la marche à suivre pour vérifier une ordonnance de médicament onéreux ne nécessitera pas de rentrer en contact avec le prescripteur hospitalier mais seulement avec le prescripteur exerçant en ville, si besoin (patient inconnu, nouveau médecin…). Les syndicats d’officine ont donc été entendus sur ce qui a cristallisé les tensions lors des séances de travail : ne pas avoir à appeler au téléphone un médecin hospitalier impossible à joindre.

Pour le reste, la procédure à suivre ne semble pas hors de portée des pharmaciens et paraît compatible avec les contraintes du quotidien. « Nous verrons à l’usage », déclare Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

Le modus operandi est résumé sous forme d’un « logigramme médicament onéreux » qui permet de visualiser les différentes étapes de cette vérification, les conditions et règles de délivrance de ces médicaments selon que l’authenticité (porter la mention « Délivrance sécurisée » sur l’ordonnance) ou la non-authenticité (mention « Refus de délivrance ») de l’ordonnance ait pu être établie, ou en cas de doute persistant (mention « Délivrance temporaire»). Le document devrait être diffusé auprès des officines dès le début de la semaine prochaine par l’Assurance maladie.

Lors de ce travail de contrôle, le pharmacien disposera d’une grille de vérification de l’ordonnance mettant l’accent sur des points d’attention essentiels, pourra consulter en cas de besoin une base des fausses ordonnances (en cours de déploiement), ainsi que, avec l’accord du patient, l’historique de ses remboursements, les comptes rendus d’hospitalisation ou des lettres de sortie. Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) regrette toutefois l’absence d’échange confraternel avec le pharmacien conseil de l’Assurance maladie pour lever le dernier doute. « L’appel du pharmacien conseil va d’abord être expérimenté en Ile-de-France mais je conseille à tous les pharmaciens de contacter le pharmacien conseil de leur caisse en cas de nécessité ».

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Reste que les deux présidents de la FSPF et de l’USPO s’accordent à dire que « les pharmaciens feront du bricolage sur l’authentification des ordonnances », tant que l’e-prescription ne sera pas généralisée.