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Rééducation périnéale en post-partum
La grossesse et l’accouchement peuvent être à l’origine d’incontinence urinaire dans 20 à 30 % des cas et d’incontinence anale dans 1 à 5 % des cas. Seulement un tiers des patientes récupèrent spontanément dans les 12 à 18 mois après l’accouchement. La rééducation périnéale est le traitement de première intention des troubles de la continence.
Qu’est-ce que la rééducation périnéale ?
Au cours de la grossesse et pendant l’accouchement, le périnée est soumis à des pressions importantes. La perte de tonicité expose à un risque d’incontinence urinaire ou anale et de prolapsus.
Par ailleurs, des douleurs périnéales à type de dyspareunies (douleurs lors des rapports sexuels) peuvent survenir, dues à des anomalies de la cicatrisation de déchirures ou d’épisiotomie.
Le but de la rééducation consiste à restaurer la fonction normale du périnée.
Quelles sont les patientes concernées ?
La détection d’anomalies de fonctionnement du périnée est réalisée au cours de la consultation postnatale, 6 à 8 semaines après l’accouchement, qui comprend un interrogatoire et un examen manuel mesurant notamment la force musculaire périnéale et sa capacité de relaxation.
En l’absence manifeste de dysfonctionnements, il n’y a pas lieu de proposer une rééducation mais une évaluation globale est nécessaire avant la reprise sportive.
Quelles sont les différentes méthodes ?
Les exercices manuels du plancher pelvien consistent en une contraction volontaire répétée du périnée sous contrôle des doigts du thérapeute, posés au niveau du vagin sur les différents muscles à travailler : le thérapeute exerce alors une résistance progressive pendant que la patiente contracte. L’apprentissage du verrouillage périnéal (contraction volontaire des muscles du périnée) dans le cadre d’activités physiques ou lors d’éternuements par exemple ou encore l’apprentissage du réflexe d’inhibition (contraction des muscles du périnée pour provoquer un relâchement de la pression vésicale et différer un besoin) viennent compléter le travail. Une rééducation associant un renforcement périnéal et abdominal (gymnastique hypopressive) peut être proposée.
Le biofeedback instrumental est réalisé avec une sonde vaginale reliée à un ordinateur. A l’aide d’exercices, la patiente doit apprendre à contracter et à relâcher ses muscles du périnée à la demande. Le choix de la sonde s’effectue sur des critères anatomiques. Il en existe de formes variées en largeur et longueur. Certaines sondes offrent la possibilité d’un travail debout à l’effort, en restant habillée.
Les séances peuvent être effectuées par une sage-femme ou un kinésithérapeute.
L’électrostimulation et la méthode dite « stop pipi » (arrêt du jet urinaire au cours de la miction) ne sont pas utilisées car elles ne sont pas efficaces voire dans certains cas nocives.
Sources : « Grossesse et accueil de l’enfant : la rééducation du post-partum », Fiche action n° 18, Santé publique France, 2010, inpes.santepubliquefrance.fr ; « Rééducation dans le cadre du post-partum », Haute Autorité de santé, 2002, has-sante.fr ; « Rééducation périnéale et abdominale dans le post-partum : recommandations », Journal de gynécologie obstétrique et biologie de la reproduction, 2015 ; « Rééducation du post-partum, pour qui et comment ? », La Revue du praticien – Médecine générale, Tome 18, n° 650/651, 26/04/04.
EN PRATIQUE
• La rééducation doit être commencée au plus tôt 2 mois après l’accouchement et se dérouler au rythme d’une à deux séances de 30 minutes par semaine. Les incontinences majeures peuvent faire l’objet d’une prise en charge précoce pour limiter leur impact négatif sur la qualité de vie (facteur favorisant de dépression du post-partum).
• Dix séances sont habituellement prescrites et sont prises en charge à 100 % sur la base des tarifs de la Sécurité sociale. Cinq ou dix séances supplémentaires peuvent être nécessaires. Au-delà de vingt séances non satisfaisantes, un avis spécialisé est requis.
• La sonde vaginale est remboursée par la Sécurité sociale sur la base de 25,92 €.
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