Quelle alimentation en cas de goutte ?

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Publié le 6 juillet 2019 | modifié le 13 septembre 2025
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Dans la prise en charge de la goutte, les mesures hygiénodiététiques, en complément des traitements, visent à réduire l’apport exogène de purines et à prévenir (ou limiter) les comorbidités associées. Elles permettent une diminution de l’uricémie de 10   mg/ml en moyenne.

Que faut-il éviter ?

Supprimer la consommation d’alcools forts favorisant l’hyperlactacidémie qui entre en compétition avec l’excrétion urinaire de l’acide urique, de bière, même sans alcool, riche en purines ainsi que les boissons sucrées avec fructose métabolisé en acide urique.

Diminuer les apports de viande (120 g de produit cuit par repas). Limiter la consommation de viandes rouges (bœuf et agneau) et de porc gras à 2 fois par semaine.

Eviter les abats, les charcuteries, les viandes séchées ou fumées, le gibier, les extraits ou bouillons de viande et les plats en sauce.

Limiter certains poissons et fruits de mer : sardine, anchois, hareng, truite, saumon, anguille, thon, maquereau, crevette et coquillages.

Eviter certains fruits exotiques (mangue, papaye et ananas) et fruits secs (dattes, figues et raisins), riches en fructose, et le thé vert.

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En fonction des sensibilités individuelles, certains aliments peuvent favoriser le déclenchement d’une crise alors même qu’ils n’apportent pas d’acide urique (oseille, chocolat, etc.).

Quels aliments privilégier ?

Favoriser les viandes maigres et les poissons blancs en ôtant leur peau, très riche en purines. Le poisson sera consommé 2 fois par semaine (idéalement en alternant un poisson maigre et un poisson gras). Si les poissons gras sont plus riches en purines, ils représentent un apport en oméga 3 intéressant. Les œufs ainsi que les légumineuses peuvent aussi être une source de protéines. Ne pas dépasser 1 g de protéines par kilo de poids corporel.

Les purines d’origine végétale ne se transforment pas en acide urique : aucun légume n’est donc à proscrire.

Une à 2 portions de féculents peuvent être consommées par jour en favorisant leur forme complète.

Privilégier les matières grasses végétales pour cuisiner.

Y a-t-il des aliments uricosuriques ?

Une hydratation suffisante (boire 2 litres d’eau par jour) augmente la diurèse et favorise l’élimination de l’acide urique.

L’alcalinisation des urines (par cures intermittentes d’eaux riches en bicarbonates, mais pas en continu en raison de leur teneur en sodium) peut être intéressante pour éviter une lithiase. Le jus de citron permet aussi d’augmenter le pH urinaire.

Certains aliments ou nutriments favorisent l’élimination de l’acide urique : café, vitamine C, cerises, laitages appauvris en graisse. 

Sources : Dousseaux M. P. L’hyperuricémie, quelques approches diététiques, J. Pharm. Clin. 2013 ; crisedegoutte.fr ; Fiche de recommandations alimentaires, CREGG, juillet   2009 ; Appareil locomoteur, EMC, 2017 ; « A prescription for lifestyle change in patientswith hyperuricemia and gout », Curr. Opin. Rheumatol., 2010.

Du fait des comorbidités associées, il faut :
– adopter une alimentation variée et équilibrée, favoriser la consommation de 5 portions de fruits et légumes par jour et éviter les plats cuisinés prêts à l’emploi (riches en sel et en graisses) ;
– pratiquer une activité physique régulière et adaptée (sauf en période d’accès douloureux) ;
– instaurer des journées végétariennes mais ne pas jeûner ou perdre du poids trop rapidement, car les régimes trop sévères sont susceptibles de provoquer des crises.