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Les facs vont lancer des expérimentations de formations de préparateur
La loi de santé du 24 juillet 2019 donne la possibilité aux facultés de mettre en œuvre des expérimentations en matière de formation, dont celle des préparateurs. Explications avec Stéphane Le Bouler, responsable de projet Universitarisation des formations paramédicales et de maïeutique, et Bernard Muller, président de la Conférence des doyens de facultés de pharmacie.
C’est passé inaperçu, mais c’est loin d’être anodin. L’ar ticle 1 de la loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé du 24 ju illet 2019 prévoit e n effet que « l’État peut, à titre expérimental et pour une durée de six ans à compter de la rentrée uni versitaire 2020, autoriser l’organisation des formations relevant du titre III du livre VI du Code de l’éducation selon des modalités per mettant de renforcer les échanges entre les formations, la mise en place d’enseignements en commun et l’accès à la for mation par la recherche ». L’article précise que ces expérimentations seront évaluées « en vue d’une éventuelle généralisation ». En clair, cel a s ignif ie qu e l e s un iversités p e uven t, après autorisation, mettre en œuvre des projets de formation médicale et paramédicale dès la prochaine rentrée, pour six ans. Or, la formation des préparateurs est concernée.
Comment ces expérimentations vont-elles être mises en place ?
Stéphane Le Bouler : Nous allons d’abord nous adresser aux univer sités et aux doyens des unités de formation et de recherche (UFR) santé pour qu’ils nous disent quel type de projet ils envisagent et à quelles échéances. Nous aurons ensuite un travail collectif, dans le cas présent avec la Conférence des doyens, en lien avec l’ensemble des parties prenantes, afin de bien positionner les projets. Les universités déposeront ensuite leurs projets en vue d’une accréditation par les pouvoirs publics.
Bernard Muller : Nous avons déjà fait un premier tour de table au sein de la Conférence des doyens des facultés de pharmacie pour voir ce qui était possible. Nous en sommes vraiment aux prémices.
Concrètement, quel type de formation peut être expérimenté ? Va-t-on vers une universitarisation de la formation de préparateur ?
Bernard Muller : Il ne faut pas penser que tout va basculer sur l’université. Il ne s’agit pas de mettre un tampon « université ». Nous allons nous rapprocher des Centres de formation d’apprentis (CFA). L’intérêt de ces expérimentations est de discuter localement avec les acteurs de l’officine et du milieu hospitalier
Stéphane Le Bouler : L’articulation avec les CFA peut être mieux organisée dans le cadre de discussions locales. Nous ne voulons pas d’un modèle unique de refonte de la formation. C’est l’intérêt des expérimentations.
Bernard Muller : Il ne va pas y avoir un modèle imposé par le « haut ». L’idéal est que deux ou trois modèles émergent. Chaque faculté verra ensuite comment elle peut adhérer à l’un de ces modèles. La formation de préparateur se trouve avoir un référentiel qu’il est indispensable de revoir en profondeur. Il s’agit d’enlever ce qui est obsolète et de mettre des enseignements qui correspondent à l’état de l’art et à ce qu’est devenu le métier. Nous avons dans nos facultés des enseignants-chercheurs experts dans certains domaines comme la toxicologie ou la législation pharmaceutique.
Les pharmaciens évoquent une formation commune de deux ans et une spécialisation d’une année pour, d’une part, les préparateurs hospitaliers et, d’autre part, les préparateurs en officine. Les facultés s’orientent-elles vers un tel cursus ?
Bernard Muller : Il y a déjà eu des réflexions communes sur les deux volets, préparateur hospitalier et préparateur en pharmacie d’officine. On peut imaginer avoir un cadre commun avec des enseignements socles et des options, mais il est trop tôt pour en parler.
Stéphane Le Bouler : Il y a un certain nombre de sujets pour les préparateurs en pharmacie qui nécessitent de faire évoluer la formation, en lien avec ce que peut apporter l’université à travers une participation plus large aux formations. Cet aspect sera approfondi lorsque les facultés auront commencé à travailler avec les CFA.
Dans le cadre des expérimentations, l’apprentissage sera-t-il maintenu ?
Stéphane Le Bouler : Les deux syndicats de pharmaciens sont très attachés à la présence des futurs préparateurs à l’officine. Ensuite, il peut y avoir des dosages différents à trouver, notamment pour permettre la reconnaissance des crédits de formation. C’est un équilibre nouveau à bâtir. Il ne s’agit pas de retirer les étudiants de l’officine.
Bernard Muller : La formation par l’apprentissage existe à l’université avec les licences professionnelles et les masters professionnels. Nous savons aussi faire. Nous connaissons les atouts d’un système d’alternance et son intérêt dans les territoires.
La loi précise que les expérimentations peuvent être lancées dès la rentrée prochaine. Cela sera le cas pour les formations de préparateurs ?
Stéphane Le Bouler : Il peut y avoir des projets lancés pour la prochaine rentrée, en septembre ou octobre 2020, et d’autres pour la rentrée 2021. Le propre de ces expérimentations est de ne pas faire la même chose partout avec le même calendrier.
Bernard Muller : On peut faire un rapprochement avec les expérimentations de la Paces(1). Durant trois ans, les facultés ont mis en œuvre des expériences avec un échéancier différent avant une généralisation.
Le diplôme obtenu par les étudiants lors de ces expérimentations sera-t-il reconnu au niveau national ?
Stéphane Le Bouler : Bien entendu. La logique des expérimentations est de pouvoir adapter le dispositif de formation local, dans le cadre d’une accréditation nationale, en conférant la même valeur réglementaire au diplôme.
(1) Paces : première année commune aux études de santé.
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