« Quand ma rémunération sera décente »

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Publié le 2 octobre 2010
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Pharma, ce sera pour moi… quand ma rémunération sera décente. La campagne de l’Ordre pour inciter les jeunes à faire pharma (lire Le Moniteur n° 2846 du 18/09/2010) tombe on ne peut plus mal. Etant donné notre situation économique et la permanence de notre client unique, la Sécu, à ne pouvoir rien payer, il faut avoir l’honnêteté de prévenir les jeunes qu’il ne faut surtout pas actuellement se diriger vers les professions de santé « remboursées ». L’antagonisme des logiques entre des professionnels qui, comme tout le monde, ont le droit de rechercher une amélioration de leur niveau de vie et la Sécu agonisante, qui doit les en empêcher, est criant. Ce choc des contraires est passé sous silence, mais il est bien réel, avec ses conséquences dramatiques : une officine par semaine qui ferme en Ile-de-France, et plus encore ailleurs, sans qu’on ait jamais de reportage sur ces pharmaciens disparus, non défendus par leur syndicat et leur Ordre. Aucune limite à la baisse du nombre des officines et des médecins généralistes n’a d’ailleurs été officiellement fixée. Le pouvoir laissera donc tout se dégrader jusqu’à ce que la population commence à protester. Ne jamais agir avant les problèmes, mais seulement après, c’est toujours la même méthode. Donc, si 7 000 (et non pas 2 500, comme on le laisse croire) pharmacies trépassent en dix ans, on laissera faire, comme pour les exploitations agricoles. Nous battre (enfin) pour la marge et passer au pouvoir de nuisance est devenu inévitable : il faut malheureusement faire campagne pour dissuader les jeunes de s’inscrire en première année commune l’année prochaine. Objectif : 80 % de baisse des inscriptions. Il sera évident que maintenant « ou c’est la Santé, ou c’est la Sécu ». Ne plus la rafistoler (27 fois en 35 ans !) mais remplacer. Une protection sociale moderne est possible. L’actuelle, réellement utile entre 1950 et 2000, devient nuisible […].

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