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Trois solutions pour prolonger son activité après 60 ans
Si, une fois à la retraite, l’exercice officinal vous manque, pourquoi ne pas reprendre du service ? Car la loi n° 2003-775 du 21 août 2003, assouplie en 2006, permet aux retraités de continuer à travailler. Sous certaines conditions. Mode d’emploi, selon que vous étiez titulaire ou adjoint.
Que vous souhaitiez reprendre une activité libérale ou être salarié à temps plein ou partiel, vous pouvez cumuler votre pension de retraité avec la rémunération de votre nouveau job. Une aubaine car, au vu de la pénurie d’adjoints, les titulaires voient d’un très bon oeil la reprise d’activité des pharmaciens seniors. Certaines conditions doivent toutefois être respectées, différentes suivant les régimes et les caisses de retraite dont vous dépendez et de la date à laquelle votre pension prendra effet. Voici trois cas de figure.
1 Si vous étiez titulaire
Vous pouvez reprendre une activité salariée de pharmacien adjoint ou de remplaçant sans aucune condition (sauf celle de s’inscrire au tableau de la section D de l’Ordre). Vous pourrez alors continuer à percevoir la totalité des prestations de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP). Attention : l’Ordre précise que la détention de parts dans une SEL par un associé non exerçant peut être tolérée à condition de ne maintenir aucune activité professionnelle (ni salariée ni libérale) !
En revanche, si vous souhaitez exercer de nouveau à titre libéral, vous devrez remplir certaines conditions. Dans ce cas, vos retraites seront suspendues, sauf la pension de capitalisation si vous avez plus de 65 ans. De même, la retraite du régime vieillesse de base vous sera versée seulement si vos nouveaux revenus ne dépassent pas le plafond de la Sécurité sociale fixé à 33 276 Û. Au-delà, votre retraite sera suspendue totalement ou partiellement à concurrence du dépassement. En outre, la reprise d’une activité libérale suppose une réinscription à la CAVP. Ces nouvelles cotisations seront alors attributives de droits, sauf pour le régime vieillesse de base.
Si vous avez cédé votre officine avant 65 ans, vous pourrez maintenir vos cotisations sous forme de versements volontaires, à condition de le manifester au plus tard six mois après la proposition adressée par la CAVP. Avant de reprendre une activité libérale, rapprochez-vous de la CAVP pour vérifier que ce statut est adapté à votre cas.
2 Si vous étiez salarié
Si vous dépendez du régime général, les conditions pour reprendre une activité diffèrent selon que votre pension sera liquidée avant ou après le 31 décembre 2003. Dans le premier cas, vous pouvez cumuler votre retraite avec un salaire, à condition de ne pas travailler pour votre dernier employeur. Si votre retraite est intervenue à partir de 2004, le cumul est possible, à condition que vos rémunérations et votre retraite (pension de base et complémentaires) n’excèdent pas le montant de votre dernier salaire ou un plafond situé à 1,6 fois le SMIC (si cette dernière limite vous est plus favorable).
Le montant du dernier salaire est calculé en faisant la moyenne des trois derniers salaires soumis au prélèvement de la CSG. Exemple : si vous percevez une retraite de 1 500 Û par mois et que votre salaire, avant de partir à la retraite, s’élevait à 3 500 Û, vous pouvez reprendre une activité à hauteur d’un revenu mensuel inférieur à 2000 Û. Si le plafond est dépassé, le versement de votre retraite au titre du régime général est suspendu. Il reprendra si vous passez en dessous de la limite autorisée ou si vous arrêtez d’exercer.
Autre condition : vous ne pouvez retravailler pour votre dernier employeur dans les six mois qui suivent votre passage à la retraite. Quant aux cotisations lors de votre reprise d’activité salariée, sachez que vous ne pouvez acquérir de droit supplémentaire à la retraite. En revanche, vous êtes exonéré de la part salariale des cotisations de retraite complémentaire, mais la part patronale reste due.
3 La souplesse de l’intérim
Une façon simple et souple de continuer de travailler, tout en étant à son rythme, consiste à faire appel à une agence d’intérim. « Les pharmaciens ou préparateurs à l’âge de la retraite sont de plus en plus nombreux à souhaiter garder un lien avec leur profession. L’intérim leur permet de pouvoir travailler quand ils le souhaitent, avec des horaires choisis », explique Stéphane Volleau, responsable marketing chez Pharm-Appel, un cabinet d’intérim spécialisé dans le secteur pharmaceutique. Cette agence doit d’ailleurs faire face actuellement à un afflux de demandes d’intérimaires chez ses clients en proie à la pénurie de diplômés. « Nous avons mis en place un plan senior il y a un an, reprend Stéphane Volleau. Toutes nos équipes ont été sensibilisées et formées pour orienter les retraités qui souhaitent reprendre une activité. » Les plus de 55 ans représentent ainsi 1 432 personnes chez Pharm-Appel.
Pour tirer le meilleur parti d’une reprise d’activité en intérim, l’agence d’intérim conseille aux seniors de préciser à l’agence leurs domaines de compétences, mais aussi ceux avec lesquels ils se sentent le moins à l’aise ou ceux qu’ils refusent. « L’offre est aujourd’hui suffisante pour permettre aux jeunes retraités d’être plus exigeants », conclut Stéphane Volleau.
Cumuler emploi et retraite
Les formalités pour travailler tout en étant à la retraite sont simples. Si vous étiez salarié, il suffit de prévenir, par écrit , votre caisse de retraite de base dans le mois qui suit votre reprise d’activité. Vous devrez lui communiquer le nom et l’adresse de votre nouvel employeur, la date de reprise de votre activité, le montant et la nature des revenus ainsi que les régimes d’affiliation correspondants. Il sera également nécessaire de lui fournir le nom et l’adresse des autres organismes de retraite de base et complémentaires qui vous versent une retraite.
Si vous reprenez une activité à temps partiel, une attestation de l’employeur mentionnant votre durée de travail pendant la période de référence ainsi que la durée de travail à temps complet applicable à l’entreprise seront également nécessaire.
Enfin, pour calculer le cumul maximal auquel vous avez droit, vous devrez fournir les bulletins de salaire des trois derniers mois précédant la liquidation de votre retraite. Attention : les caisses de retraites complémentaires (ARCCO et AGIRC) doivent être averties de la reprise d’activité avant le début de celle-ci !
Ce qu’elles en pensent
« L’âge m’importe peu pourvu que le candidat soit compétent »
« Jusqu’ici le bouche-à-oreille a bien fonctionné pour trouver quelqu’un qui me remplace lors de mes congés annuels, assure Brigitte Monnet, titulaire de la Pharmacie principale à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie). Pourtant, si le cas se présentait, je prendrais volontiers un pharmacien à la retraite. L’âge m’importe peu pourvu que le candidat soit compétent, sociable et motivé. Cela peut même être un avantage car le pharmacien retraité possède, a priori, une longue et solide expérience. Il ne faut pas, en revanche, qu’il soit retiré de toute activité officinale depuis trop longtemps car se poserait alors le problème d’un trop grand décalage avec l’exercice au quotidien et l’actualité des outils informatiques actuels. » « Je voudrais m’arrêter progressivement »
A 63 ans, Françoise, qui sera à la retraite en juin, n’a pas l’intention de « lâcher » la profession. « Mon métier m’a passionnée et je voudrais m’arrêter progressivement », explique-t-elle. Travailler à temps partiel, en intérim, semble être la solution idéale. Mais la pharmacienne se heurte à des démarches administratives lourdes. « J’ai reçu de nombreux avis contraires pour savoir si je pouvais profiter du cumul emploi-retraite. C’est un véritable parcours du combattant ! Il faut vraiment être motivé », tempête Françoise. Elle doit maintenant calculer, chaque année, ce qu’elle touchera de ses différentes missions pour ne pas dépasser un quota, sous peine de voir sa pension de retraite suspendue. Rester en activité lui semble pourtant légitime,
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