Un gel des salaires… mais la refonte de la grille

En ce début d’année, le personnel officinal n’a pas de quoi sabrer le champagne. Les dernières négociations collectives ont abouti à geler les salaires, sans nouvelle valorisation de point. Celui-ci, au 1er janvier, reste donc à 3,907 euros. Ainsi en ont décidé les trois syndicats de la profession lors de leurs discussions avec les cinq représentants syndicaux des salariés, le 19 décembre dernier. « Le point avait déjà été valorisé en juillet, il n’y a aucune raison pour prévoir une hausse des salaires deux fois par an ! », fait remarquer Christian Blanc, chargé des affaires sociales à la FSPF. Pourtant, une revalorisation du point bisannuelle était une habitude de longue date jusqu’en 2006. Seule l’année 2007 avait dérogé à la règle, avec un gel des rémunérations en janvier 2007.

Des syndicats patronaux très prudents

Une décision que l’on doit d’abord à la conjoncture et aux nombreuses incertitudes pesant sur le secteur. « L’économie officinale connaît des difficultés, note-t-on à l’UNPF. D’autre part, le secteur est en plein bouleversement. Les syndicats patronaux ont préféré joué la carte de la prudence. » Car les pressions de Bruxelles, l’autorisation du libre accès à l’OTC ou encore la succession de rapports à charge contre l’officine font l’effet de séismes dans la profession.

Ce n’est pas la seule raison. « Les négociations sur la revalorisation du point n’ont pas abouti car une autre discussion, dont l’enjeu est très important, était également en cours. Il fallait trancher », confie François Aucouturier, de la CGC.

Et pour cause : les syndicats sont sur le point de faire une refonte totale de la grille de classifications du secteur. « Ce toilettage de la grille devrait provoquer beaucoup de changements dans les rémunérations du personnel officinal. Les syndicats patronaux ne voulaient pas exposer les pharmaciens à une double charge financière », explique Patrick Le Métayer, de Force ouvrière.

La refonte de la grille faisait figure de serpent de mer depuis plusieurs années. Aujourd’hui, enfin, les syndicats semblent d’accord sur les grands principes. « Les pharmaciens adjoints pourraient passer à un coefficient 500 après six années d’expérience professionnelle et les préparateurs assujettis à un coefficient 330 », lâche Patrick Le Métayer. La nouvelle grille devrait être signée à la fin du mois.

Quoi qu’il en soit, les syndicats des salariés ne veulent rien lâcher sur les salaires. « Nous avons mis la revalorisation du point à l’ordre du jour lors d’une réunion paritaire en avril prochain afin qu’elle puisse être effective dès le 1er juillet », indique Patrick Le Métayer.