De grosses économies sur le médicament

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Publié le 29 novembre 2014
Par Véronique Hunsinger
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Comme tous les ans en fin d’année, le Parlement adopte le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour l’année suivante. Il s’agit des prévisions de dépenses et de recettes pour les retraites, les allocations familiales et la santé, premier poste de dépenses d’argent public en France. 182,3 milliards d’euros seront ainsi consacrés à la santé en 2015, soit trois fois le budget de l’Éducation nationale. Ces dépenses progressent naturellement de 4 à 5 % par an, en raison du vieillissement de la population, de l’augmentation des maladies chroniques et du progrès médical. Problème, c’est beaucoup plus que l’évolution de la richesse nationale, à la croissance quasi nulle.

Pour limiter la hausse des dépenses de santé en 2015 à 2,1 % par rapport à 2014, le ministère de la Santé a dû trouver 3,185 milliards d’euros d’économies. C’est le poste « médicaments » qui supportera, cette année encore, la plus grosse part de ces économies : 550 millions de baisses de prix sur les médicaments et 50 millions sur les dispositifs médicaux, 453 millions via la poursuite du développement des génériques, 30 millions via celui des médicaments biosimilaires et 500 millions de « maîtrise médicalisée » des prescriptions, autrement dit inciter les médecins à moins prescrire. Ce budget crée aussi un dispositif pour contenir l’explosion annoncée du coût des nouveaux traitements de l’hépatite?C, en particulier Solvadi ; si les coûts dépassent 450 millions d’euros cette année et 700 millions en 2015, le laboratoire qui le fabrique reversera une part de son chiffre d’affaires.

Encore plus de génériques

Lors du passage du texte à l’Assemblée nationale, les députés ont fait quelques ajouts tels que l’extension du répertoire aux médicaments administrés sous forme inhalée. La ministre de la Santé a indiqué la possibilité de faire entrer au répertoire des génériques les spécialités dont la substance active est d’origine végétale ou minérale. Les députés ont aussi entériné le fait que les patients n’auront rien à payer de leur poche pour les honoraires pharmaceutiques liés aux ordonnances complexes. Passé à droite cet automne, le Sénat a rejeté ce projet de loi mi-novembre, mais la Constitution prévoit que c’est l’Assemblée nationale qui a le dernier mot. C’est donc sa version qui devrait être adoptée courant décembre.

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