Vos droits

“Ma pharmacie change de titulaire au 1^er juin. Je souhaite démissionner. La cession va-t-elle influencer la durée de mon préavis ? »

Cécile, préparatrice, Grenoble (38)

Porphyre répond. La durée de votre préavis est fixée à un mois. Le point de départ de ce délai est marqué par la présentation à l’officine de votre lettre recommandée de démission. Si la cession de l’officine intervient alors que vous exécutez votre préavis, celui-ci se poursuivra normalement.

“En arrêt de travail depuis janvier pour une insémination, je souhaite recommencer le protocole. Est-ce que je risque de perdre mon emploi si j’enchaîne les arrêts ? »

Isabella, préparatrice, Valence (26)

Porphyre répond. Votre employeur ne peut pas vous licencier pour une raison médicale, sauf si vos absences entraînent des perturbations dans le fonctionnement de l’officine et imposent votre remplacement définitif. Ces deux conditions sont cumulatives. De plus, la convention collective prévoit un délai de protection qui empêche de procéder au licenciement avant un minimum de quatre mois d’absence au cours des douze derniers mois si vous avez moins de deux ans d’ancienneté, ou de six mois d’absence dès deux ans d’ancienneté.

“La pharmacie est fermée le lundi de Pâques. Cette journée non travaillée est-elle retranchée du salaire ou dois-je la récupérer ? »

Romain, préparateur, Lyon (69)

Porphyre répond. Le jour férié chômé est payé. Votre titulaire n’a pas le droit d’appliquer une retenue sur salaire. Pas plus qu’il ne peut faire récupérer les heures de travail perdues.

FICHE PRATIQUE

→ Le préparateur assimilé cadre

1. Le coefficient est de 330

Au sommet de la classification des emplois de préparateur en pharmacie, le coefficient 330 confère le statut d’assimilé cadre. Tant qu’ils n’ont pas atteint ce coefficient, les préparateurs sont des salariés non cadres de l’officine.

2. C’est une promotion décidée par le titulaire

Le passage au coefficient 330 n’est pas automatique. Il s’agit d’une promotion facultative décidée par l’employeur. Selon la convention collective nationale de la pharmacie d’officine, elle est accordée « aux préparateurs qui possèdent des qualités techniques et commerciales exceptionnelles et qui exécutent des travaux comportant une large initiative ». Cette définition comporte une évidente part de subjectivité.

3. Ce n’est pas un droit

Le préparateur ne peut pas revendiquer ce coefficient, même s’il est très expérimenté et qu’il assume de nombreuses missions à l’officine. Il peut seulement tenter de négocier pour l’obtenir. Le dernier mot revient au titulaire, qui a une totale liberté d’arbitrage.

4. Le salaire est plus élevé

Mécaniquement, ce coefficient correspond à un salaire plus attractif. Cet effet levier se répercute également sur la prime d’ancienneté.

5. Le statut est plus avantageux

Le coefficient 330 permet de bénéficier des avantages des cadres uniquement en matière de retraite complémentaire et de prévoyance : remboursement des frais médicaux, indemnisation des arrêts de travail, etc. Pour le reste, le préparateur reste lié aux dispositions générales de la convention collective applicables aux salariés non cadres. Par exemple, après six ans d’ancienneté dans la même officine, le préparateur assimilé cadre n’a pas droit aux deux jours de congés payés supplémentaires prévus pour les cadres.

6. La cession de l’officine ne change rien

Elle ne remet absolument pas en cause le statut du préparateur assimilé cadre. Le nouveau titulaire devra obligatoirement reprendre le coefficient 330 accordé par son prédécesseur. Le déclassement est interdit !

F. R.-V.