Réflexions pour grandes missions

Togo, Gabon, Madagascar, Bénin ou Sénégal, l’association PAH, Les Pharmaciens Humanitaires doit trouver un site de missions de coopeìration pharmaceutique pour les 18 inscrits à la prochaine session de la formation « Pharmacie et Aide humanitaire » qu’elle propose. Après un mois de cours théoriques à Paris, les stagiaires partiront mettre en pratique leurs connaissances auprès des hôpitaux et des autorités locales d’Afrique ou de Madagascar « pour une durée minimum de 3 mois de mission », précise Laura Di Trapani, pharmacienne et responsable de la formation.

Préparateur comme pharmacien

« La mission est réalisée soit sous l’égide de PAH, soit en partenariat avec d’autres associations telles le Lyon’s Club au Bénin ou la fondation Schweitzer au Gabon », explique Laura. Ex-DU à la fac de pharmacie de Caën, la formation est gérée depuis 2017 par l’association PAH, Les Pharmaciens Humanitaires, ce qui laisse une grande liberté de choix pour les missions et les enseignants, tous professionnels de terrain et de grandes associations comme Médecins sans frontières. Elle est ouverte aux pharmaciens, aux internes, mais aussi aux préparateurs car, dans les ONG, « le gros du travail du métier de pharmacien humanitaire est de gérer les approvisionnements et les stocks. Nous intervenons dans des structures où il n’y a pas de pharmacien, voire pas de préparateur. Les compétences d’un préparateur en France sont complètement utilisables, par exemple, dans un hôpital d’un pays en voie de développement ».

Adieu l’amateurisme

Cette formation a un double objectif qui tient à cœur à l’association : « Apporter toutes les notions théoriques dont pourrait avoir besoin un pharmacien hospitalier. Et essayer de créer un état d’esprit qui amène à réfléchir à la portée d’une action avant de la mettre en œuvre. » Aujourd’hui, fini l’humanitaire amateur pour ceux qui ont deux semaines de dispo. Les ONG cherchent des professionnels formés. Cela tombe bien. PAH propose quatre thématiques : les bases de l’action humanitaire en santé, la géopolitique (ONU, cour pénale…), la pharmacie en solidarité humanitaire avec les médicaments génériques essentiels, l’usage rationnel, l’approvisionnement, la sécurité, etc. et la gestion de projet pharmaceutique « sous forme d’exercices pratiques ».

Bonjour l’adaptabilité

Mettre en place un livret thérapeutique, un comité du médicament, des protocoles de traitement, dans les pays en voie de développement, les missions sont multiples. Les départs des stagiaires s’échelonnent de novembre à janvier. « Le référent de mission qui va suivre leur travail part avec eux pour les installer, trouver la maison, faire la présentation aux autorités, présenter l’hôpital ou le district où ils vont travailler ». Les frais sont budgétisés et pris en charge par l’association. « On leur demande toutes les 2 semaines un rapport sur les activités mises en place, les gens rencontrés… » Puis c’est le retour avec présentation d’un mémoire et d’un poster. Ensuite… « Tous ceux qui ont voulu poursuivre dans l’humanitaire ont trouvé un poste. » Les prochaines candidatures seront examinées en février 2019. Quelqu’un d’intéressé ?

En pratique

Durée : 140 heures à Paris et 3 à 6 mois de mission à réaliser avant octobre de l’année suivante en Afrique… Dates : novembre 2019 à octobre 2020. Lieu : Paris et stages à l’étranger. Contact : info@pahlespharmacienshumanitaires.org. Info sur www.pah-lespharmacienshumanitaires.org. Coût : 2 300 € pour la formation. Prise en charge Actalians : non.