Les mains dans le mortier

Envie de vous spécialiser ? De quitter le comptoir ? De travailler chez un sous-traitant ou de développer le préparatoire à l’officine ? Peut-être souhaitez-vous simplement préparer en respectant les Bonnes pratiques de préparation (BPP). Ou bien, jeune diplômé, vous êtes curieux d’apprendre les techniques modernes. Que vous soyez préparateur ou pharmacien, la formation “Le préparatoire”, proposée par le CFA de Paris à la rentrée, est une véritable innovation concrète. « Le but est de former préparateurs et pharmaciens aux gestes d’aujourd’hui, et de les rendre opérationnels tout de suite », explique Florence Florentin, responsable de la formation continue au CFPP. Pour la pédagogie, le CFA a fait appel à Christel Leclercq, spécialiste du préparatoire, et auteure à Porphyre.

Comme dans la vraie vie

Quinze postes rutilants permettent de travailler comme chez un sous-traitant. « Il y en a notamment un avec une hotte pour les produits CMR, un avec un autre type de hotte pour l’homéo, sans oublier trois postes administratifs », détaille Christel Leclercq. La jeune femme commence par la partie réglementaire des BPP, avec les notions de normes, de sécurité et les inscriptions aux registres. « Remboursé ou pas, listé ou pas, tout est réglementé. Nous allons mettre à plat les idées reçues ! » Les BPP seront le fil rouge de ces 14 jours de formation, mais l’objectif est de passer très vite « au pratico-pratique. On apprend à saisir une préparation, à la contrôler, à travailler avec des techniques innovantes. Même si le mortier et le pilon sont indéboulonnables, place au shaker, au mélangeur, au gélulier automatique et à l’informatisation du préparatoire avec le logiciel Easyprep. Tout ce que les officinaux ne voient pas à l’école, ni à la fac », énumère Christel Leclercq. Contrôle d’uniformité de masse des gélules, mise en place du contrôle libératoire par les pharmaciens, prévention vis-à-vis des produits, les différentes étapes, de la saisie à la livraison, sont découpées pour que chacun comprenne le déroulé et soit capable de rédiger des procédures.

Cadence, autonomie et rentabilité

Acquérir un rythme est aussi l’un des objectifs. « Nous ne sommes plus sur une cadence scolaire. Fini les 3 préps réalisées en 2 heures et demie. Nous allons apprendre à nous organiser et à gagner en rapidité. » Sur le terrain, faire 50 à 60 préparations dans la journée est habituel… Les stagiaires travailleront aussi à partir de spécialités, car « les préps d’adaptation de dose sont le quotidien du préparatoire », assure la formatrice qui a passé en revue tout ce qui se fait chez les gros faiseurs en France. Gélules de mélatonine, de DHEA, de pilocarpine, de sodium, sans oublier tout le panel d’adaptation de galéniques en cas d’intolérance au gluten, au carmin, au lactose ou aux gélatines animales, ainsi que la facturation et le remboursement. « Nous allons retrouver la culture des préparations », affirme Christel Leclercq. Travailler sur les solubilités, éteindre une teinture de thuya avec de la silice ou laisser reposer un dentifrice pot ouvert, plus de 150 principes actifs et formules seront décortiqués, avec des trucs et astuces transmis de génération en génération. De quoi retrouver aussi la fierté de son métier !

En pratique

Durée : 14 jours. Les cours ont lieu de 9 h 30 à 17 h 30. Dates : soit les lundis, du 4 novembre 2019 au 2 mars 2020, soit d’affilée, du 3 au 20 septembre 2019. Lieu : CFPP, 20 rue Planchat, Paris XX^e. Contact : Sandrine Guyon ou Florence Florentin, tél. : 01 43 56 32 14 ou 95 18, sandrine.guyon@cfpp.org ; florence.florentin@cfpp.org. Coût : 3 430 € HT. Prise en charge Actalians : oui.