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Le plein de recommandations pour des affections courantes
L’édition 2019 des Journées dermatologiques de Paris, organisées par la Société française de dermatologie, a eu lieu en décembre au Palais des Congrès. Cet événement a rassemblé plus de 4 500 dermatologues.
Les infections cutanées bactériennes courantes ont enfin leurs recommandations, copilotées par la Société de pathologie infectieuse (Spilf) et la Société française de dermatologie (SFD), sous l’égide de la Haute Autorité de santé. « Il était temps ! », a reconnu Clélia Vanhaecke, dermatologue spécialisée en infectiologie à Reims (51), lors des Journées dermatologiques de Paris. L’un des principaux messages est la détermination de durée pour les traitements. « L’ère de la fourchette antibiotique est finie. Ces durées doivent être courtes dans des infections courantes non graves. » Le traitement de l’érysipèle, ou dermohypodermite bactérienne non nécrosante (DHBNN), est de sept jours, celui de l’abcès est de cinq jours. Dans l’impétigo, la durée du traitement antibiotique et sa voie d’administration varient : cinq jours par voie locale dans les formes peu étendues et sept jours par voie orale dans les formes graves.
Pour des ongles toujours plus forts
« Un ongle solide est un ongle flexible et capable de se plier. Des ongles trop hydratés sont tout mous, et des ongles trop secs se cassent », a expliqué Sophie Goettmann, dermatologue spécialisée en pathologie unguéale à Paris (75). Les contacts répétés avec l’eau ont tendance à le déshydrater. Le premier conseil est le recours à des gants de protection. « On conseille le port de deux paires, une en coton et une imperméable, pour tous les travaux ménagers du quotidien, y compris l’épluchage. » Fins, ils facilitent manipulations et confort, et donc l’observance. Garder les ongles pas trop longs, de préférence limés plutôt que coupés. « Le vernis limite la déshydratation, à condition de le laisser cinq jours sur sept ». Limiter l’usage du dissolvant à « une fois par semaine. Et le préférer sans acétone, moins desséchant ». Les deux jours sans vernis, elle recommande une crème émolliente sur les ongles pour limiter la déshydratation « deux-trois fois par jour, pas plus, au risque d’obtenir l’effet inverse ». La biotine peut être conseillée pour renforcer les ponts disulfures de la kératine, mais au moins pour quatre mois, et à 10 mg par jour minimum. « L’efficacité de la gélatine, de la cystine ou du silicium n’a pas vraiment été prouvée ». Les peptides de collagène semblent intéressants pour diminuer le nombre de fractures de l’ongle, mais à confirmer.
Controverses sur les antipoux
« L’impact psychosocial de la pédiculose du cuir chevelu est important, avec des cauchemars bien plus fréquents chez les enfants atteints, a avancé Olivier Chosidow, dermatologue à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (94) et président du groupe infectiologie dermatologique et infections sexuellement transmissibles de la SFD . Et il n’y a pas de guérison spontanée ». Il a évoqué « une méthode mécanique, comme le Bug Busting, référence en Angleterre où, tous les trois jours, on enlève les poux à l’aide d’un démêlant. » Aux États-Unis, une forme locale d’ivermectine a été développée mais « les résultats ne sont pas très intéressants. Et l’utiliser très largement peut favoriser l’émergence de résistances. » Il déconseille les shampoings antipoux avec antiparasitaires, « actifs que durant la phase d’émulsion, c’est-à-dire au moment où cela mousse. Cette durée est insuffisante. Et cela pourrait favoriser des résistances ». Enfin, il regrette l’absence de prise en charge. « Si les traitements sont efficaces, alors ils devraient être pris en charge par l’Assurance maladie car il y a une perte de chance pour ceux qui n’ont pas les moyens. »
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