De la tête jusqu’aux chevilles

Si une prescription de « Chevillère pour entorse de l’articulation de Lisfranc englobant l’articulation métatarse et phalangienne. À porter 3 semaines » vous laisse perplexe, si vous ignorez ce qu’est une attelle Boxer externe, vous avez deux solutions. Soit passer la main à un collègue spécialisé, mais c’est frustrant. Soit vous former. Dans ce cas, « Maîtrise du petit appareillage orthopédique », proposée par l’organisme Idéapharm, est tout indiquée. « Cette formation de deux jours est très pratique et vraiment axée sur l’officine. Nous partons de cas concrets », explique Thierry Paulin, ancien titulaire en Haute-Garonne (31) et formateur en orthopédie depuis 2005.

Parties par parties… du corps

La première journée débute par un quart d’heure de législation. « Un préparateur peut appliquer tous les produits d’orthopédie, même le sur-mesure et le thermoformé, souligne le formateur. Mais pour ces derniers, il faut un diplôme supplémentaire dans la pharmacie, soit le DU d’orthopédie, soit un certificat d’orthopédiste orthésiste. » Avec un diplôme de pharmacien, « on ne peut faire que de la série ». Après le point législation, place au corps, de la tête aux chevilles. L’anatomie, la physiologie, les pathologies et les orthèses appropriées sont abordées parties par parties du corps. Par exemple pour le cou : « Qu’est-ce qu’un disque intervertébral ?, comment s’articule le rachis ?, etc. Puis, nous parlons des pathologies rencontrées, du coup de fouet cervical à la névralgie cervico-brachiale, en passant par l’entorse ». Vient ensuite l’appareillage. « Il existe quatre types de colliers cervicaux, qui ne sont pas utilisés de la même façon selon les pathologies », déroule Thierry Paulin, qui poursuit avec le dos, le poignet, le coude, les épaules ou le genou, grand pourvoyeur de questions. Normal, « le genou, c’est compliqué et complexe ». Est-ce un problème ligamentaire, un syndrome de l’essuie-glace (inflammation ligamentaire après flexions-extensions répétées du genou), un syndrome rotulien ? Faut-il une genouillère ligamentaire pour les latéraux ou les ligaments croisés ? Pour une subluxation externe de la rotule ou un syndrome rotulien ? Heureusement, l’horizon s’éclaircit quand les orthèses circulent. « J’ai 3 mètres cubes de matériel avec toutes les gammes. Je me déplace avec un utilitaire ! »

L’art de l’adaptation

Donjoy, Bauerfeind, Thuasne, Orliman, Lohmann & Rauscher, Cooper…, chaque marque a ses spécificités. Le pharmacien rejette l’idée de la prescription à partir d’un catalogue : « Ça ne marche pas comme ça. Il faut connaître le niveau de douleur du patient et son activité physique. Tout l’art de l’orthopédie est d’adapter l’orthèse au patient ». On ne donne ainsi pas la même « à un footeux de 22 ans et à un papy sédentaire de 80 ans pour une pathologie identique ». Et de rappeler qu’aucune marque n’est meilleure qu’une autre. « Je leur fais part de mon expérience ». Les officinaux travaillent sur des ordonnances : « Je leur demande de me faire des propositions. Ensuite, nous en discutons ».

Thierry Paulin s’enquiert des marques avec lesquelles ils travaillent afin de s’adapter. Il parle aspects pratiques avec le type de port, de nuit ou de jour, et la durée, puis de la compression, avant de consacrer le dernier après-midi aux essayages. Pose d’attelles de cheville, de Zimmer, de bottes de marche ou de strapping, puis le thermoformable. Et si, de retour à l’officine, une ordonnance vous laisse encore perplexe, contactez le formateur : « J’assure aussi le service après-vente ! »

En pratique

Durée : 2 jours. Dates et lieux : 25 et 26 mai à Muret (31), 8 et 9 juin à Lyon (69), 11 et 12 juin à Grenoble (38), 22 et 23 juin à Brive (19) et 25 et 26 juin à Montauban (82). Contact : vosformations@ideapharm.fr, tél. : 06 64 79 57 31. Coût : 225 € HT + 60 € de frais. Prise en charge Opco EP (ex-Actalians) : oui.