« Je préconise le management participatif »

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Publié le 1 juin 2010
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Pharmacien de formation et consultant depuis vingt ans, Jean-Paul Sécheresse dispense des formations sur le « management participatif » auprès des officines, des grossistes-répartiteurs et des groupements.

Qu’est-ce qu’un bon manager ?

• Il est enthousiaste, sait injecter un esprit d’équipe. Celui qui se plaint toute la journée, en disant « Ce n’est plus comme avant » se décrédibilise aux yeux de ses employés. À l’image d’une équipe sportive, tous doivent avoir envie d’avancer dans la même direction. L’important est de travailler les uns avec les autres, titulaire compris, et non les uns à côté des autres, voire les uns contre les autres ! Les collaborateurs n’ont ni culture économique, ni d’entreprise. Les titulaires peinent à leur expliquer les évolutions et la conjoncture économique. Le travail de pédagogie et d’information est nécessaire pour impliquer les employés : donner des chiffres, des objectifs… Nombre d’officines ne sont pas transparentes là-dessus. Parler du chiffre d’affaires a toujours été tabou.

Quels sont les besoins de formation des officinaux qui vous sollicitent ?

• Les demandes des titulaires se focalisent sur les moyens de motiver, d’impliquer et de responsabiliser l’équipe. Ils ont besoin de réflexions sur l’organisation du travail. La féminisation de la profession entraîne des temps partiels et des grilles salariales qui stagnent, défavorables à une implication du personnel. Les titulaires n’ont pas de culture de management, sauf ceux venant de l’industrie ou de la répartition, plutôt formés au management à grande échelle inadapté à l’officine.

Quel est le profil des titulaires souhaitant se former ?

• En général peu aptes à se remettre en question, les « anciennes » génération de pharmaciens se prêtent parfois à l’exercice. Les jeunes générations cherchent une méthodologie en l’absence de formation au management à l’université. Aujourd’hui, l’évolution est tangible, je sensibilise d’ailleurs au management les étudiants de pharmacie de 6e année de Toulouse.

Quelle méthode proposez-vous ?

• Le « management participatif » consiste à atteindre ensemble des objectifs clairement fixés au départ. Je préconise des réunions de travail de toute l’équipe et des entretiens individuels réguliers auxquels s’ajoute un entretien annuel formalisé pour évaluer la collaboration entre titulaire et salarié. Je donne aux titulaires des outils de management : délégation de tâches, intéressement financier, plans de formation, entretiens individuels…

La culture du management est-elle en train de gagner les esprits des titulaires ?

• Il y a une évolution positive. Des progrès pointent dans la répartition des tâches. Les équipes sont davantage responsabilisées, mais la culture écrite fait encore défaut : fiches de poste ou de mission individuelle, procédures de démarche qualité, traçabilité des opérations…

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Quels conseils donneriez-vous aux employés ?

• Solliciter un entretien en cas de souci en évitant agressivité revendication injustifiée. Il permet de poser les faits. Nombre d’entre eux ont peur de leur patron. À charge aux titulaires de créer des outils, des moments de dialogue comme passer deux minutes avec l’employé au moment de la remise de la fiche de paie pour « prendre la température ».