Liquidités 4 %, pas moins !

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Publié le 1 février 2009
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Le taux du Livret A est passé de 4 à 2,5 % ? Le revirement est rude. Pharmacien Manager fait le point sur les solutions pour garder la ligne… des 4 %.

Depuis le 1er janvier, toutes les banques et plus seulement La Poste, les Caisses d’épargne et le Crédit Mutuel, peuvent distribuer le Livret A. Elles ne s’en sont pas privées et, grâce à une campagne de promotion qui a commencé en septembre dernier, elles ont réussi à faire ouvrir plusieurs millions de nouveaux livrets à leurs clients. Leurs arguments étaient solides : en ces temps d’incertitude, le Livret A est garanti, sans impôts et rentable puisque le taux proposé était de 4 % net. De plus son plafond, 15 300 euros par membre de la famille, lui permet de faire fructifier 61 200 euros pour un couple avec deux enfants…

Déception

Le Crédit agricole a été le plus entreprenant dans ce domaine et affiche 2 millions de nouveaux Livrets. Le problème, c’est que le 1er février plus exactement, patatras : le taux du Livret A est tombé à… 2,5 %. « Tout le monde savait que le taux élevé du livret A était temporaire car lié à l’inflation », explique Jean-Paul Jacamon, président de l’association d’assurés Gaipare. Notamment les banques. Mais cela ne les a pas empêchées d’axer toute leur campagne sur ce rendement élevé… très temporaire. Pourquoi 2,5 % ? Parce que tous les six mois, le taux de ce placement garanti par l’état est révisé en fonction du plus élevé des deux taux suivant : celui de l’inflation, ou celui des taux d’intérêt utilisés par les banques pour leurs prêts à court terme. Or, depuis la baisse des taux de la Banque centrale européenne, les taux européens sont passés à 2 %, alors que l’inflation, elle, plafonne à 1,6 (ou 1,8 % selon les modes de calcul). Le taux, en se basant donc sur cette formule de calcul officielle aurait dû tomber à 2 %, mais Nicolas Sarkozy en personne a donné un petit coup de pouce pour le remonter à 2,5 %.

Ce n’est pas si mal, mais déçoit tous ceux qui ont ouvert un Livret en espérant du 4 % net d’impôt… Comment faire pour continuer à obtenir ce taux ? Pas facile. Mais pas impossible.

Parades

Premier réflexe : les super-livrets, type Epargne Orange d’ING. Mais eux aussi ont subi un régime sévère. Il faut donc traquer les promotions. ING offre 5,5 % bruts jusqu’à 10 00 euros jusqu’au 30 juin prochain et 3,30 % bruts ensuite. HSBC fait mieux : 6 % bruts (4,2 % nets) pendant 6 mois jusqu’à 100 000 euros et 3,75 % (2,63 %) au-delà. Mais comme la banque offre aussi une carte Visa et des retraits gratuits illimités pour utiliser ce livret comme un compte courant, on peut la soupçonner de vouloir attirer le client pour lui faire changer de banque. A surveiller aussi, les offres de certaines Caisses d’Epargne : 6,50 % jusqu’au 30 juin sur le livret Grand Prix. Et de certains assureurs : Axa Banque propose du 5 % jusqu’au 30 avril, et même du 6 % pour les détenteurs d’un livret A au plafond (15 300 euros). Au-delà le taux est de 3 % bruts si l’encours du livret est supérieur à 15 300 euros.

Deuxième réflexe : les comptes à terme. Ces placements bloqués sur trois mois, six mois ou un an, pouvaient rapporter autant que le Livret. Mais depuis la baisse des taux de la BCE, leur rendement s’est étiolé.

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Assurance-vie et PEA

En fait, pour obtenir plus de 4 % sur du long terme, aujourd’hui, rien ne vaut l’assurance-vie. Certains objectent déjà qu’un contrat n’est pas un Livret et qu’il faut l’ouvrir pour au moins huit ans. De plus, continuent-ils, tout retrait n’entraîne-t-il pas la clôture du contrat et le paiement de pénalités et d’impôts sur les plus-values ? Ce n’est pas faux. Mais rien n’empêche de faire des « rachats anticipés ». Dans ce cas, les sommes retirées subissent l’impôt, mais comme il y a dans le retrait beaucoup de capital (non imposé) et un tout petit peu d’intérêt (imposés), le taux d’imposition réel du tout tourne autour de 4 à 6 %. Depuis 5 ans, les rendements de la plupart des contrats (sauf quelques contrats de banques peu généreux) dépassent les 4 %. Et l’an dernier, leur rendement a été plutôt élevé, comme l’attestent les premières annonces de taux 2008 : + 4,30 % à la Macif, + 4,36 % chez Afer, + 5,25 % chez Axeria Vie en 2008, et même 5 % garantis en 2009 pour les nouveaux clients Barclays. N’oubliez pas non plus le PEA. Si vous en avez un qui a plus de dix ans, sachez qu’il est impossible d’y faire des versements complémentaires, mais que rien n’empêche d’y faire des retraits : votre PEA est devenu un vrai porte-monnaie…