“Quitter mon survêtement m’a coûté”

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Publié le 26 février 2016
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Calogero Sanfilippo, préparateur à Rive-de-Gier (Loire)

« En entrant à la pharmacie comme préparateur, j’ai renoncé à mon survêtement et j’ai accepté d’enfiler jean et blouse. Cela m’a coûté ! C’était renoncer à certaines de mes libertés, à mon style, aux vêtements dans lesquels je me sens moi-même, afin de répondre à des obligations qui n’avaient pas de sens à mes yeux. Désormais, je vois les choses différemment, mon jean et ma blouse font désormais partie de ma panoplie de préparateur. Je les enfile le matin en endossant mon rôle de professionnel. Cette panoplie est comme une armure. Elle instaure la distance nécessaire entre mon moi intime et le client. Elle me rappelle à l’ordre quand je suis tenté d’émettre des opinions personnelles, ou sur le point de trop m’impliquer émotionnellement… Ma panoplie joue ainsi les radars et arrondit les angles de ma personnalité pour adapter ma façon d’être à mon cadre de travail. Sans elle, aujourd’hui je me sentirais comme nu face aux clients. »

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