La campagne peine à séduire les toubibs

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Publié le 26 octobre 2016 | modifié le 13 septembre 2025
Par Magali Clausener
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La campagne d’information sur les génériques lancée le 27 septembre par Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, continue jusqu’à fin novembre. Élaborée par l’Assurance maladie et l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM), elle vise le grand public et les médecins afin d’augmenter leur prescription… et leur acceptabilité.

Après le spot TV, les vidéos pédagogiques sur les réseaux sociaux, les affiches dans la presse jusqu’au 27 novembre (voir visuels) que les pharmacies peuvent placarder, des pubs radio ont pris le relais. Patients et professionnels peuvent poser leurs questions sur le site medicaments.gouv.fr jusqu’au 21 novembre(1). Cinq mémos pratiques sont destinés aux médecins, dont l’un à remettre aux patients(2).« Quand les pouvoirs publics font de la communication positive, cela nous facilite la vie, mais il faut aller plus loin », estime Claude Leicher, président de MG France, premier syndicat de généralistes. « C’est une bonne initiative. D’une façon générale, les médecins sont favorables aux génériques, mais nous nous heurtons à la méfiance des patients », déclare Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux de France (CSMF) regroupant généralistes et spécialistes libéraux.

C’est pas moi, c’est le logiciel…

La brochure « peut être utile, reconnaît Claude Leicher. Mais les médecins sont agacés par le fait de devoir convaincre les patients de prendre des génériques pour réduire les coûts de l’Assurance maladie. Il faudrait des outils élaborés par des structures professionnelles, et non par l’Assurance maladie, pour que les médecins diffusent des messages sanitaires ». Pour Jean-Paul Ortiz, une brochure estampillée « République française » ne suffit pas : « Le patient écoutera plus son médecin. C’est un problème de dialogue entre médecin et patient, mais aussi avec le pharmacien ».

Quant à la prescription en DCI, obligatoire depuis janvier 2015, elle est jugée difficile par les deux présidents « sans logiciels adéquats », tous ne permettant pas une prescription automatique en DCI avec les posologies. Et les médecins n’ont pas envie d’apprendre par cœur les DCI…

(1) http://bit.ly/2dwdos5

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(2) Médicament générique : un traitement sûr et efficace, juin 2016.